Publié le 16/09/2025
Le Réseau emplois compétences (Rec) a analysé 6 listes de métiers utilisées dans les politiques d’emploi et de formation. Il alerte sur les enjeux de lisibilité et d’efficacité qu'engendre la multiplication de ces listes.
Diagnostic des listes actuelles de métiers
Il existe aujourd'hui une multitude de listes institutionnelles de métiers dits "en tension", "porteurs", "d'avenir" ou "stratégiques". Élaborées par différents acteurs tels que France Travail, la Dgefp, les branches professionnelles ou les Régions, elles servent à cibler des dispositifs publics comme les Transitions collectives, le Projet de transition professionnelle ou la Rémunération de fin de formation.
Un foisonnement qui nuit à l'efficacité
Cette multiplication répond à des objectifs distincts : résorber les tensions actuelles sur le marché du travail d'une part, orienter vers des métiers stratégiques à long terme d'autre part. Menée par le Rec, l'analyse de 6 dispositifs révèle une hétérogénéité problématique dans les méthodes d'élaboration, les nomenclatures utilisées et les périmètres géographiques. Cette diversité engendre des recoupements et nuit à la lisibilité de l'action publique.
Le rapport souligne l'opacité des critères de sélection et l'absence d'évaluation systématique. Par exemple, en Pays de la Loire, sur 41 métiers industriels identifiés comme "porteurs" dans les listes Transitions collectives et Ptp, 7 ne sont pas communs alors que les 2 dispositifs visent la reconversion des salariés.
Six préconisations pour rationaliser leur élaboration
Pour remédier à cette situation, le Rec formule 6 préconisations :
- caractériser les listes selon deux grands objectifs : la résorption des tensions actuelles et l’orientation vers les métiers stratégiques,
- intégrer systématiquement des indicateurs de suivi et d'évaluation dès la conception,
- rationaliser les listes redondantes par des modalités de dialogue entre les concepteurs,
- prévoir des modalités de révision pour assurer la réactivité face aux mutations du marché du travail,
- construire une "banque de critères" commune rassemblant les indicateurs pertinents,
- rendre opérationnelle cette banque via un dialogue continu dans les instances existantes.
Le document de travail